Mai 2018
L’année où toutes les étoiles sont alignées. C’est ce qu’on a pu croire en regardant le calendrier les jours fériés. J’avais donc proposé 2 semaines de sortie club. Un camp de base où chacun pourrait venir en fonction de ses possibilités de pont ou de viaduc.
Mais peu de monde s’inscrit au Doodle mis en place pour cette sortie club. Seuls Raphael et Matthieu ont 4 jours en profitant du jeudi de l’Ascension. Et plus on se rapproche de début mai, plus je me dis qu’il n’y aura pas d’engouement de dernière minute. La météo n’est décidément pas avec nous en ce début d’année.
Je suis dans les Alpes du Nord depuis le 28 avril. Je scrute les prévisions météo. Sur Annecy, après quelques jours de vent de sud fort, les plafonds sont bas (1500m). Il y a moyen de placer quelques vols. C’est toujours ça de pris. Puis ça passe Nord avec de la pluie annoncée dans les massifs montagneux. L’occasion de passer quelques vols le long des avant-reliefs. Sur-cou (au dessus de La Roche sur Foron avec 600 de montée à pied) pour se laisser glisser vers Annecy puis le lendemain, Semenoz et se laisser emporter vers Chambéry.
On est à 4 jours de l’ascension et les prévisions s’améliorent. Mais ça reste compliqué. Risque de pluie, vent basculant du Nord au Sud et pouvant être fort. J’avais envisagé les sites autour du Markstein mais par vent fort, je ne saurais trouver les petits sites abrités. Et puis la tendance était meilleure plus au sud. Dans les coins que je connais, il y a Annecy et le Vercors. Annecy, ça allait être blindé de monde. Alors comme pour la sortie de Pâques, direction Valence, chez mon frère et ses amis du club des Tichodromes.
Couchflying !
Vous ne connaissez pas ? Vous faites bien de lire cet article. Vous allez pouvoir être dans le coup autour de la piscine cet été. Peut-être connaissez-vous alors le couchsurfing. C’est une façon de visiter un lieu, une région en squattant le canapé (couch en anglais) d’autochtones et en passant de canapé en canapé (surfing en anglais). Les intérêts sont multiples : Limiter les frais, profiter des bons plans des hôtes, échanger avec des locaux ... Eh bien le couchflying, c’est la même chose mais pour les parapentistes. Particulièrement pratique pour ceux qui envisagent des vols bivouac ou des vols itinérants. Pour le couchsurfing, il existe une application qui permet de proposer un hébergement ou en demander un.
Mon frère envisageant un vol bivouac cet été, il était intéressé d’avoir des bons avis sur afin de trouver facilement des hébergements. C’est ainsi que nous avons été invités chez lui. L’avantage de n’être que 3 à la sortie club. Revenons à notre sortie club. Plus l’Ascension se rapprochait, plus les conditions s’annonçaient délicates. Pluie et vent le jeudi, très bon partout le vendredi, fort vent du sud le samedi et … pluie toute la journée de dimanche.
Le Rendez-vous est donné le jeudi après-midi à Chaudeyrolles. Vous ne connaissez pas ? Décidément, vous faites bien de continuer à lire. Donc Chaudeyrolles, vous ne connaissez pas. Par contre, vous avez surement déjà entendu la balise du Mont Mézenc, à quelques kilomètres de là. Vous savez, cette balise qui émet jusqu’à Annecy et qui annonce un vent de 50km/h. De quoi rendre le vol moins serein jusqu’à ce qu’on vous annonce que c’est à 300km de là et que là-bas, le vent est toujours au moins de 50km/h.
Eh bien une ou 2 fois par an, on y vole. Heureusement que le site est une magnifique cuvette herbeuse parce que pour y arriver, que ce soit de Valence ou du Puy en Velay, c’est long et ça tourne tout le temps. Alors quand en plus on ne sait pas suivre un point GPS, c’est encore plus long (n’est-ce pas Raf et Matthieu ; -))
Mais vu les conditions météo et le fait que c’était une reprise pour Matthieu comme pour Raphael, c’était le site IDEAL.
Chauderolles.
12h. Il bruine. On ne voit pas à 50m. Il pleut même.
14h, ça commence à s’éclaircir. Il ne pleut plus mais la manche à air, malgré le poids de l’eau est bien horizontale.
On sort la plus petite voile, celle qui ne craint pas la pluie. Une Alpha 3. Entre les courses et le stress, redescendre la voile dans la pente, on se relaye parce que ce n’est pas de tout repos.
L’astuce pour ne pas de faire trainer ou décoller, c’est de ne pas boucler sa sellette. Lorsque ça tire trop, il suffit alors de laisser glisser la sellette. Avec les freins dans les mains, la voile décroche sans embarquer le pilote.
Tout se passe bien (avec quelques ratés tout de même) jusqu’au moment où Matthieu lache les freins. La voile se met alors à voler et partir seule derrière le déco. Au bout de 50m, la sellette est arrêtée par un grillage barbelé. Pas bon du tout pour l’airbag.
Ce sera la fin de cette séance de gonflage et un long retour (70km, 1h30) pour Valence.
Le lendemain, c’est LA journée. Ça doit voler partout (bascule du vent de Nord à Sud), alors autant rester au plus près de Valence. Ce sera le col des Limouches. Des cross fantastiques sont imaginés. Il y a du monde au déco (on ne parle pas de St Hilaire tout de même).
Le temps de repérer l’atterro, les nuages d’évaporation se dissipent. Matthieu et Raphael font rapidement leur premier vol avant que les conditions permettent de tenir. La pompe est bien matérialisée par toutes les voiles. Tout le monde tient. Peu de monde réussi pourtant à partir en cross. Mais chacun réussi à se faire plaisir plus ou moins longtemps. Le temps de remonter, le vent a tourné au sud. Pas de problème, le site de Léoncel n’est pas loin.
Alors que certains montent à pied, nous choisissons de monter en voiture. Il faut tout de même marcher 10-15mn pour nous rendre au déco. Nous sommes une petite dizaine de volants.
Les décos s’enchainent et tout le monde tient. On s’amuse à être le plus haut, à être le plus loin, jusqu’à ce que les développements nuageux nous poussent à aller poser.
On termine la journée dans une pizzeria entre parapentistes.
La journée était belle, le paysage était sublime et les vols sympas.
La réflexion du jour (d’un parisien). C’est beau comme coin mais il y a des gens qui vivent ici ? On était justement avec 2 habitants du village. Grillés les parisiens !
3ème jour
Le samedi, le vent du sud allait être fort. Il fallait voler avant 10h ou trouver des sites protégés. Certains Tichodromes sont allés à Saint Hilaire. Nous avons choisi de nous arrêter un peu avant d’arriver à Grenoble, entre Voiron et Voreppe, sur la dernière falaise de chartreuse face au Vercors et la plaine : Le grand ratz.
Un nouveau site pour moi. Moins sauvage que Chaudeyrolles, que le col des Limouches ou que Léoncel car il donne sur une vallée assez urbanisée avec des déchèteries, carrières et entrepôts. Mais le petit village du grand ratz est mignon comme un village suisse.
Le sud ne devait pas rentrer avant 16h. Il ne rentrera jamais et on a bien cru que Matthieu ne poserait jamais, visiblement à son aise dans la masse d’air.
Le dernier soir, on profite des derniers rayons de soleil pour faire un barbecue car le lendemain, ce sera pluie toute la journée. Il y aura même de la neige à Chaudeyrolles.
Les grèves SNCF nous permettent de prendre quelques covoitureurs ce qui réduira les frais.
En conclusion, Matthieu et Rafael ont pu effectuer leurs vols de reprise en toute quiétude.
Même si les conditions n’étaient pas toujours optimales, ils ont découvert 4 nouveaux sites et se sont fait plaisir dans des cadres agréables. Des sites différents de ceux qui avaient été découverts par Julie lors de la sortie de Pâques et il y en a encore bien d’autres à découvrir dans et autour du Vercors.
Maintenant place aux organisations de compétitions et de journées découvertes.
Prochaine sortie club, pour moi, ce sera la semaine du 15 Aout.