23 km depuis Les Andelys NW

Week-end du 24-25 février 2001, nous avons eu un Samedi absolument exécrable, du vent, de la pluie, et même de la neige fondue, une belle journée d'hiver en somme.
Pour demain, la météo annonce un ciel de traîne active, on y croit, sans trop rêver (on est en hiver, je vous le rappelle), ça va voler Dimanche !!
Le matin, pas un brin d'air !
Quelques coups de fils des copains, histoire de se décider pour aller ou non voler, surtout que ce n'est pas le temps prédit par M. Météo.
Enfin, vers 11 h30, malgré le froid qui règne, je décide de me rendre sur la côte des 2 amants.
Je passe d'abord par la Guinguette pour me prendre un sandwich, personne en l'air, le vent est trop faible, encore un Dimanche à papoter avec les potes en perspective !

En sortant du resto, une Sigma blanche et verte essaye de tenir, je pense en moi même que le pauvre Vincent qu'il m'a semblé reconnaître sera rapidement à l'attérro. Je monte donc au décollage sans me presser, et là quelle ne fut pas ma surprise quand sur le plateau j'aperçois la Sigma à plus de 300 m du décollage.
Et à mon arrivée au parking, Vincent avait décalé avec le nuage, le temps de sortir ma voile celui ci avait disparu dedans, c'était absolument incroyable.
Bon, il faut vite se mettre en l'air, sur le décollage je dis bonjour et je suis en l'air assez rapidement avec 6 ou 7 voiles. En l'air, je fais un petit bonjour à ceux que je connais. Bon ça tient mais on a loupé le créneau, mais devant, le ciel semble prometteur. Après quelques tentatives de départ avortées nous sommes quelques-uns à attendre un nuage alléchant.
Le gris souris est là.
Alain Josserand, Laurent Debellex et André sont partis plus vers la pointe de la côte, un peu plus au soleil, moi je suis un peu plus sur la gauche, et là, en moins de 5 mn c'est parti, feu, quelques voiles décalent, moi je suis beaucoup trop à gauche en en arrière, je décide de revenir un peu et là, je trouve un thermique suffisamment puissant pour partir.
Bon, par rapport à Alain et à Laurent, je suis à la traîne et en plus eux on choisi une trajectoire plus vers les bords de Seine et beaucoup plus au soleil. La mienne est plus directe, mais aussi plus risquée, et voilà que ça monte même en ligne droite.
Je les rejoins presque lorsque, aspirés par le nuage, eux décident d'aller à droite. Moi, aux oreilles je vais vers la gauche afin de ne pas risquer un abordage.
Je garde les barbules grises en ligne de mire et décide de faire une transition accélérée dans cette zone ascendante.
Je refais un peu de gain, ça monte de partout, c'est extraordinaire ; on arrive vers la Roquette, et Les Andelys sont encore en vue.
Ma transition en trace directe m'a permis de rattraper Laurent et de dépasser Alain.
Laurent encore devant , est un peu plus bas et cherche à se poser, moi je tiens à passer Les Andelys, mais le passage semble délicat, il y a bien la gravière mais elle ne semble pas très accueillante.
Et là, une ascendance faible et très serrée me permet d'attendre "tranquillement". En plus, Alain arrive, je vais l'attendre, car c'est plus sympa de voler à deux, et on a plus de chances pour trouver nos fameux thermiques.
D'ailleurs, mon thermique trop petit ne plait pas à Alain, il décale rapidement sur la gravière. Bon, si on est deux à faire une vache, j'y vais aussi, et nous voilà tous les deux à enrouler parfois avec un peu de gène, mais dans l'ensemble, nous montons relativement bien.
Nous voilà au-dessus de Château Gaillard, c'est absolument impressionnant le nombre d'avions de tourisme qui visitent la région, nous avons même aperçu un hélicoptère et tous ce beau monde semble faire du rase- mottes.
Moi j'en ai un peu marre, j'ai froid et je suis de plus en plus déconcentré. De plus il faudrait aller plus sur la droite pour espérer trouver des ascendances plus fortes, car là on sent que c'est la fin, il est plus de 16 h.
Après, une discussion en l'air avec Alain, nous prenons la décision de nous poser au village en vue.
Il est presque 16 h30, nous voilà sur terre, on se congratule mutuellement.
C'était vraiment notre plus beau vol de l'année.
En attendant, la récupe, on a bien marché plus de 7-8 km pour ne pas avoir trop froid.
Nous sommes allés boire un verre avec nos récupérateurs, le couple Debellex, merci à eux, la marche ça réchauffe mais avec 20 kg sur le dos, cela devient vite lassant.

Mais être obligé de faire les oreilles pour ne pas rentrer dans le nuage en plein mois de février, je le répète, c'est tout bonnement extraordinaire.

Carte du vol de février 2001

 

Marc Cancouet

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