64 km depuis Jeufosse pour Yannick qui essaye une nouvelle sellette

Avant de partir en vacances, et pour essayer ma nouvelle sellette, j'ai pris mon après midi. J'ai rejoint François disponible et nous partons pour Jeufosse.
Ce matin il pleuvait et là le ciel est bleu. Nous rencontrons Dominique (d'Evreux) qui s'équipe avec nous.
Je pars le premier, beau cycle, je monte d'un coup, et stagne à 200 m, ok c'est fini, peu de vent, François se fait enterrer mais pose bien dans l'atterro étroit, dessous. Dominique, pareil, s'en va sur l'île et voilà, je suis seul, fini l'espoir de partir groupé.
Plus d'une demi-heure ainsi, je joue au " yo-yo ", c'est un peu Est. Je passe sous le déco, François remonte et j'attends.

Ce site n'est pas génial vent de travers, je décide de me faire le prochain copieux et de partir.
Finalement, à 150m au-dessus je trouve mon taxi, moyen en force. Je vais le travailler avec patience et progressivement faire un 1er plein à 900 m.
Je vais rester un moment à glaner ce qui passe, revenir dedans et finalement m'en aller, lentement.
Je dérive à la vitesse d'une tortue le long de la nationale.
A l'entrée de la vallée de l'Eure, je subis l'habituelle descente douloureuse, je vais me planter derrière un champ à 350 m et finalement le copain sous le vent fini par cracher son thermique…
Peu fuyant, je m'accroche depuis le début du vol à une activité marginale et pas facile à enrouler.
Patient je suis encore et passe ce verrou, je remonte sur les plateaux à 900, 1000, 1100, j'entends très bien les treuilleurs de Quittebeuf, je leur parle mais pas de réponse, plusieurs fois ainsi.
Là à ce moment je suis mal, haut mais descendant, je vois très bien la base d'Evreux au loin, mais aussi ce gros bourdon virant vers moi, le Transall amorce un virage, il est loin certes, mais je me tire en angle droit quittant ma zone favorable.
Peu de temps après un second part au sud, je n'aime pas ces rencontres, et décide de partir sur mon ancien axe par Saint-André de l'Eure, l'aérodrome est dessous, ça descend toujours, je cherche mon itinéraire en fonction des champs et forêts, je reprends alors, me fait descendre, et je tourne et je zone.
Non vraiment ce vol est lent, mais je me sens bien dans cette sellette, finalement. François m'avertit qu'il prend la route au volant pour faire ma future récupe.
La radio porte loin en plaine, j'entends les balises de Clécy et Deux-Amants(N/E).
Cette fois ci je suis un peu mal, la descente n'en finit pas, j'ai beau chercher, rien ne vient, quand c'est comme ça, je vise ma dernière chance et me met dans le lit d'un champ + village, sous le vent d'une petite colline, je suis à 250m, ah c'est joli dessous, piscines, propriétés, et pan !
Ça y est, je suis sur un bord, je vais me la faire consciencieux, cherchant le noyau et c'est parti, elle est belle, large et je m'installe dans un peu plus de 3m/s, je me recale de temps en temps et là je monte plus haut, je suis ravi tandis que je vois cette couche opaque qui me vient en face des yeux, une sorte d'inversion à 800 et d 'ailleurs ça gigote pas mal.
Je vais crever et passer au-dessus pour faire 1470m de " plaf ", les quelques " cums " au loin sont bien plus haut inaccessibles.
Le rythme est donné, c'est lent, je reste très patient pour rester haut mais parfois on se refait le plancher ou presque, mais comme je veux progresser je me dois de quitter les points culminants.
En vue de Breteuil, je rebondis de champ en champ, sans monter, le voile y est pour quelque chose, je réussis en glissade à avancer, j'ai repéré un carrefour, un champ et sous le vent d'un bourg.
200 m, je suis sûr qu'il y a quelque chose et bingo, monsieur est velu, moi aussi [ ;-) ndlr], j'en veux et réussis à remonter 1 000m au-dessus de Breteuil, c'est superbe, la ville est belle, une immense forêt m'attend derrière et de chaque coté une échappatoire, finalement je vais rester un moment là, je me laisse vivre dans les bulles et bascule sur le coté gauche en lisière.
Je découvre alors une pseudo " restit " qui revient sur le centre de la forêt, je chemine ainsi jusqu'au bout, je vois mon ancien record, je le tiens presque, mais le sort en décide autrement, ça ne donne plus, pas même les champs généreux auparavant, je me pose dans un champ fauché après une finesse sympa.
Il est 18h00, j'ai volé en cross 3 heures, et malgré les conditions faibles. Fait 64 km en ligne droite, sans parler des nombreux zig zag ! ! ! Merci François pour le retour en voiture.
Je retiens de ce vol une grande patience nécessaire… et une revanche vis à vis du site qui m'avait envoyé à l'hôpital… il y a un an ½.

Une anecdote : quand je me suis posé, et repliant l'aile, je vois arriver une voiture avec 2 occupants. Je vais alors au devant de ces paysans, serre la main du conducteur et fait le tour de la voiture pour serrer le second, celui ci me propose sa main gauche. Le Yann, qui veut la droite, fait le tour du monsieur à la recherche de son autre membre et découvre finalement un superbe moignon en avant bras, je me résous alors à serrer la bonne, la gauche…
J'en ai deux autres sur sites à raconter que connaît Alain (l'une à la Roche à Bunel avec le chasseur assis ! ! ! Et l'autre à Laragne avec un monsieur avec une main à 2 doigts qui voulait nous donner des raisins secs… ! ! !
A bientôt

Yannick

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