21 km au départ de La Roche-Guyon

" RIEN NE SERT DE VOLER IL FAUT PARTIR A TEMPS "

Lundi de Pâques, les conditions étaient annoncées Sud-Sud Ouest tournant Sud-Sud Est.
Comme d'habitude le site de St Clair est bondé:
Manu et sa nouvelle ONYX.
René et sa nouvelle PROTON rouge (la même que la mienne : les boules !)
Luc nous confirme que le site Nord-Ouest de St Clair fait l'objet d'un accord avec M.GUILLOUX, avec décollage dans la pente herbeuse à gauche : bonne nouvelle !!
Les habitués et les élèves sont tous là.
A la première bouffe c'est la pagaille, trop de monde pour un vent trop faible de travers.

Eric, Hugues, Dominique et moi parions sur La Roche-Guyon.
François part essayer un paramoteur et nous rejoindra plus tard. (NDLR : c'est le récit ci-dessus).

Arrivés sur le site touristique de la Roche-Guyon interdit au parapente, nous retrouvons d'autres adeptes du vol libre : Jean Marc, Dominique XXX DEIBER, et Marc Castelli qui part fêter Pâques en famille.

Les conditions sont orientées au Sud et les thermiques sont au rendez-vous, pour l'instant assez faibles.
J'essaie immédiatement ma nouvelle voile, le challenge est de reposer au sommet.
5mn en l'air je repose :pas de problème, mais le vent reste bien au Sud avec des thermiques se renforçant pour compliquer les vols.
Tour à tour chacun fait son vol mais certains se démarquent :
Jea- Marc a les crocs ! et ça se voit sur son pilotage.
Hugues nous fait une belle démonstration et reçoit en prime une catapulte de thermique comme on en voit peu.
Les " Dominique " assurent leurs vols et Eric se rassure aussi par une belle prestation.
Pour ma part je ne suis pas à l'aise : soit c'est trop fort, soit il y a déjà assez de monde en l'air sur ce coté Sud. J'ai quelques doutes et je résiste aux demandes " et cette PROTON alors, elle vole ? ".
Nous assistons tous à une belle démonstration de vol d'une APCO ALLEGRA pilotée de main de maître par Clément et son pote : la relève est là sans aucun doute.

Et voilà François, il vient de tester son futur paramoteur.
Rapide, il décolle, teste la masse d'air : aucun souci.
Un thermique et c'est parti : nous le suivons tous des yeux : 200 mètres au moins à la verticale du décollage, il est bien placé pour partir et le fait avec un naturel déconcertant.

Il y a du monde au décollage, l'ambiance est bonne mais voilà des invités de dernière minute : les gendarmes viennent poliment nous rappeler, " en préventif ", les arrêtés municipaux et préfectoraux portant sur l'interdiction du site aux parapentistes.

Mais finalement eux aussi se prennent au jeu de contempler François dans son ascension tout en nous précisant que, sur plainte du maire, ils devront verbaliser.

Pendant ce temps, Hugues est resté en vol et consomme de la masse d'air. L'ALLEGRA aussi entame sa troisième heure de vol !

Ouf ! Les " flics " sont partis et je me mets en vol; les conditions semblent meilleures.
Très vite je comprends que je serai plus à l'aise loin du relief où les conditions sont plus délicates pour mes débuts.
Les conditions aérologiques spéciales de la basse couche me conviennent; il suffit de monter pour être en sécurité, accepter et exploiter les catapultes ne me fait pas peur si le relief est loin.
L'ascension me parait facile, le vario est régulier et les mètres défilent, puis le paysage grandit : c'est parti, je suis en cross; ça faisait longtemps mais ça ne s'oublie pas.
Le ciel est sombre, le soleil absent mais la zone reste ascendante jusqu'au premier village où un passage difficile s'annonce entre 700 et 800 mètres.
Là, je pense que l'aile a fait la différence : j'élargis mes cercles et continue à monter doucement avec une importante dérive sol.
Je pense à François qui, parti à 17H30 avec un ensoleillement encore important, a dû aller loin. Il est déjà au top en ce début de saison.
Pour ma part, un vol jusqu'à la nationale 14 pour un retour facile me conviendrait. Je la repère de loin dans l'axe de ma dérive Sud.
Je conserve mon plafond à 960 mètres sous un nuage noir pendant quelques minutes.
Il fait froid et je prends mon temps pour couvrir mes poignets.
Le ciel s'obscurcit par l'ouest et devient laiteux. Mon objectif est largement à portée et je me laisse terminer en finesse après moins d'une heure de vol.
L'atterrissage est simple dans un large champ, loin de toute ligne électrique et de tout obstacle pouvant perturber cette fin de vol.
Les autochtones paraissent toujours surpris de voir un " parachutiste ", sympas ils me déposent sur la N14 pour l'opération retour.
Je vous passe les détails du retour, mais Hugues en a profité pour voler jusqu'au dernier moment et nous avons fini par une boite de Ravioli chez DOM.

Au fait ma PROTON neuve a une heure de vol... et 21 km au compteur !!

ALAIN

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