Seulement 24 heures sous mon aile depuis mon lancer de secours en juillet 2011 à Passy. De temps en temps, je teste mon envie de voler et je range la voile.

Début mai, la météo n’est pas favorable mais j’enchaîne un stage filles à Lumbin (38) et une sortie club à Annecy (74). Au total 4 ploufs de 8 à 15 minutes (c’est dire comme ça vole toujours à Annecy) et enfin le vol qui réveille les envies : le 5 mai, 4 heures de vol et un joli tour des Bauges de 65 km en triangle FAI au départ de Marlens (74). Des plafonds à près de 2900 mètres, une visibilité incroyable dans un ciel entièrement lavé avec juste ce qu’il faut de bons cumulus pour nous élever, quelle formidable journée !

Emmenées par Yann MARTAIL qui regrette un peu de ne pas pouvoir participer à l’incroyable semaine de tous les records de l’équipe de France, nous nous retrouvons sur le décollage de Marlens avec elle qui battra ce jour-là le record de vitesse de triangle FAI 100 km. Pour nous, l’objectif est d’abord de s’extraire (Marlens, Montlambert, même jeu de fléchettes !) en grimpant péniblement sur les flancs du Mont Charvin. Nous sommes 3 à nous sortir de ce long temps faible d’une heure, les 3 mêmes qui boucleront le tour avec Yann.

Nathalie à l'atterrissage à Marlens

Ainsi la suite n’est presque qu’une formalité… surtout rétrospectivement ! Sauter vers le sud sur la Dent de Cons, flotter gentiment sous le nuage, hésiter un instant avant de choisir un point où raccrocher une fois enjambé le col de Tamié, tomber sur le thermique qui évite de gamberger et permet de descendre la crête est des Bauges 500 mètres au-dessus, manger un morceau avant d’atteindre le fameux flanc est de la Dent d’Arclusaz, totalement stable ! Voilà je vais entrer pour la première fois dans les Bauges, enfin, une fois que j’aurai passé mon deuxième temps faible au Mont Pelat : j’y fais des wagas à 20 mètres sol pendant un temps qui me semble infini. Je rate un cycle et vois partir Yann et Nathalie vers le Colombier. Je ne veux pas poser ici, ni descendre vers Montlambert ! Il y a ici aussi devant moi un arbre que je n’ai pas envie de revoir. Quand enfin j’attrape le gentil thermique salvateur, je ne le lâche pas et reste à dériver sur ma crête pour monter plus haut que le Colombier avant d’y basculer. Yann et Nathalie ont fui ce même thermique il y a quelques minutes, leurs voiles ayant des envies de samba. Ce nouveau cycle est tout doux et je reviens sur eux.

A la sortie nord du Colombier, je survole les Bauges à près de 2900 mètres et la vue porte au loin à 360°. Magique ! Dommage, mon appareil photo est à Istanbul pour y fêter les 80 ans de ma mère. A ce stade, c’est direct vers le Roc des Bœufs et de nouveau 1000 mètres de gaz au-dessus du sommet. Il est encore tôt, même pas 16 heures, mais je sais que je suis fatiguée, maintenant je veux juste boucler. Je l’annonce en radio et quelques instants après, Yann donne le signal du retour direct vers Marlens. Juste pour le plaisir, nous allongeons au bout du lac avant de gentiment nous laisser couler le long du relief jusqu’à Marlens.

Nathalie, Maite, Yann et Laurence à l'atterrissage

A l’atterrissage, nous sommes bientôt rejoints par Maïté. Grands sourires immortalisés par Charles Cazaux, posé un peu plus tôt avec le reste de l’équipe de France et Seiko Fukuoka qui vient de battre son 5ème record. Une belle journée pour les Filles ! Ce sera mon 1er vol déclaré à la CFD J

3_flo_nguyen_un_peu_plus_au_nord

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