Les lieux mythiques sont là pour nous faire rêver et Quixada joue bien son rôle.
Alors, quand Didier de saint Etienne y organise un voyage, je n'hésite pas bien longtemps à offrir ce cadeau au futur sexagénaire que je suis.
Au dessus de l’hôtel « Pedro dos Ventos » où les pierres sont comme rayées par le vent, on aperçoit un dinosaure endormi sur lequel le décollage est planté.
Pas vraiment de décalage horaire car chaque jour le même un rituel ; le réveil sonne à 4h 45, la douche réveille un peu plus et à 5h du matin, le petit dèj gorgé de fruits et le bol de café nous met sur pieds pour la journée.
Départ de la navette à 5h45, montée au déco (alt. 500m) en une demie heure. Le ventilateur « alizé » est toujours branché, plutôt soutenu, et assez frais à cette heure.
Avec l’aide des petites mains pour tenir l’aile et, Paolo, le gourou local, qui scrute un ou deux arbres pour nous donner le top départ, je me suis surpris à réussir dans l’ensemble mes décos. Bien concentré !
Les 3 premiers vols, c’est la désillusion ou l’illusion des distances faciles à Quixada
49, 19 , 99 km… Pas terrible, mais je m’accroche!
Le 7 novembre, décollage à 7h 27 ( 2 h après le soleil ) la French team tient en dynamique, puis à 8h14 au plaf à 1100m, nous basculons à l’ouest. 5km après, premier point bas à 200m sol, avec Steph Drouin et Nicole Fedele, bataille dans du vent sur la butte, ça chahute.
Accélération du vent, et “Bîm“, le thermique est là pour nous monter de 700m. A ce moment je me dis qu’il ne faut plus descendre en dessous des 1000m et je tiendrai parole pendant 8 heures.
Je bétonne un peu en gardant le contact visuel et radio. Je vois Honorin et Lucas creuser l’écart. Le vent de 20 Km/h nous pousse gentiment. Je maintiens le cap à l’ouest avec Steph direction Madalena (Km 65). Avant la ville, Steph vise une rue à gauche, et un nuage grossissant m’attire à droite. Direction « Monsenhor Tabosa »(Km120). Un ilôt de petites montagnes (1100m) pas vraiment accueillantes à contourner au vent par la droite. Le groupe frenchy est éclaté et je suis 2 IP6 sous mes pieds qui me balisent les thermiques. A Tabossa je retrouve Hono, 2/3km devant moi, et c’est le grand bleu dans la plaine après le relief. Je pars bien à droite sur des nuelles, Hono reste dans l’axe de « Nova Russas »( Km175). Lucas et Steph sont un peu derrière sur le relief.
Je reste 5km au nord de la route, ce qui est raisonnable si je dois me poser. Je vous ai pas dit, mais il vaut mieux rester en visu d’un axe routier si on est pas Indiana Jones.
Bientôt midi cette plaine sèche donne. Grosse dégeulante et “Pim“ je prends 1000m en 3mn. Passant seul au nord de Novas Russas, je suis l’axe « Pedro II » ( KM 280). Mais avant ça, la grande crête nord/sud (alt 800m) de 250 km coupe notre route. Matérialisée par de gros cums avec la brise qui s’y jette, je vois Honorin en partir, perché. Je n’arrive pas à monter à plus de 1900 et me jette dans la vague qui descend derrière. Je perds vite 400m mais ça rebondit bien sur le plateau. Ensuite, les montagnes russes se suivent mais les plafonds sont montés, plus serein.... La bande des 4 se retrouve vers Pedro II, et nous cheminons ensemble jusqu'à « Pirpiri » (Km 320) puis direction « Barras » (Km370). Là le vent tourne un peu est-nord-est et ça s’opacifie à l’ouest. Nous prenons une direction légèrement sud-ouest vers des cums persistants et des fumées au sol. Les derniers 20 km nous tournons du zéro, dérivant dans une sorte de “restit“. Passé les 400 nous cherchons dans la dérive la piste salvatrice, en hésitant d’un côté ou de l’autre d’une rivière…
3/4 baraques et un terrain de foot aimantés nous attirent dans le dernier km à gauche.
Posés tous les 4. Des baraques sort une foule. La nuit est là.
Le trophée nous attend au bar des footeux brésilien. Une Skol !
Putain de vol !
http://parapente.ffvl.fr/visugps/43155?seul=1
Pas de photos en l'air avec mon Iphone, désolé. Allez, pour Noël, peut-être un petit lumix...
Le Club des 400 !
