News de Laurent Guibourdenche


  1. Cette première expérience d'une finale de coupe du monde est phénoménale  Tout d'abord l'endroit, 9 manches validées sur 10 possibles et encore celle qui est annulée aurait pu se boucler à 1/4h prêt.

    Sur le plan du vol, le compteur est de 40 heures de vol soit 60% de ce que j'ai volé sur l'ensemble de l'année dernière !

    Les conditions météo sont variées en fonction de la couverture nuageuse ce qui donne de l'intérêt aux manches. C'est bien la première compétition où je ne regarde pas la météo, cela ne sert à rien car les prévisions sont toujours fausses.

    L'accueil des colombiens est exceptionnel. Autour de Roldanillo, il y avait effectivement beaucoup de policiers et militaires mais où que nous nous posions, il y avait une personne prédisposée à nous ramener à la route la plus proche en moto sans contrepartie. Je n'ai rencontré cela nulle part ailleurs.
    Le réseau de bus dans la Vallée del Cauca (Cauca, c'est la rivière qui passe au milieu de la vallée pour ceux qui ce posent la question) est très développé, on n'attend pas plus de 5mn un bus qui s'arrêtera au milieu de l'autoroute pour vous amener au PC Course. On préférait utiliser ce type transport que les navettes de l'organisation qui étaient généralement plus lentes.
    S'habituer aux douches froides n'a pas été trop dur, et à 6 heures du matin cela vaut tous les cafés et Red Bull pour se réveiller !


    Sur le plan personnel,

    Je mesure la nécessité de voler très vite pour avoir une chance de gagner. Les options individuelles sont rarement payantes, l'efficacité du groupe est généralement prépondérante. La manche 9 avec le rayon de 15km en sortie ouvre le champ au vrai vol libre mais nous n'aurons qu'une manche de ce type.

    Je m'étais fixé l'objectif de finir dans la première moitié mais voilà c'est une finale et ce sont bien les meilleurs qui sont là. J'ai atteint un court moment la 56ème place qui me convenait très bien mais la manche suivante ratée m'a mis un coup au moral qui laissera des traces jusqu'à la fin de la compétition. Je garde un très bon souvenir de la manche de 131km, la manche la plus longue que j'ai eu à courir, en fait malgré les 5 heures de vol elle m'a parue courte ! J'ai pu sur 3 manches approcher les 900 points, cela devrait me servir au classement permanent et cela montre que dans certaines conditions je peux tenir le rythme.

    Je finis donc 91ème au général sur 128.

    Il est à noter la victoire sans conteste d'Aaron chez les garçons qui avec la meilleure aile du moment montre tout son potentiel. Nicole chez les filles a réussi à battre Laurie grâce à une plus grande régularité / ténacité.

    Les français sont plus en retrait que l'année dernière, ils n'ont jamais été en mesure de rentrer dans le top 5 du classement. Toutefois les meilleurs sont classés dans les 25 premiers.


    Pour la saison prochaine (2013) mes lettres sont dévaluées  je suis toutefois sélectionné pour l'Afrique du Sud et le Brésil. Je vais peut-être participer au Brésil et il y a peu de chance que je participe à la tournée européenne. Une participation à une Pré PWC serait bien pour tenter de retrouver des lettres plus haut dans l'alphabet, cela se décidera en fonction du calendrier.


  2. Ces 2 manches seront pour moi sur le même rythme, j'essaye de tenir le groupe sur les premiers kilomètres me retrouve dans l'impossibilité de tenir le deuxième barreau dans la turbulence et me mets en retrait avec les moins rapides.

    Les attentes au start sont longues et la gestion de la turbulence me pompe de l'énergie avant que le manche ne soit lancée. Je m’aperçois que lorsque l'on démarre en plaine sans faire de longue branche en montage je suis plus facilement dans le coup. Les pilotes qui sont autour de moi ont globalement plus d'entrainement que sur ce type de cheminement et ont la capacité à bien gérer leur aile dans la turbulence  Je préfère limiter les risques et ferais donc du tourisme. Les 2 jours je me retrouve avec les filles à l'arrière et je dois bien dire que le rythme n'a rien à voir. On est plus en mode je vais essayer de boucler que je serai le premier au but, c'est plus reposant.

    Sur la manche 9 où nous avions une manche avec un choix tactique, il fallait ressortir d'un rayon de 15km ce qui laissait la porte ouverte à toutes les directions. j'arrive le premier de mon petit groupe d'attardé au rayon de 400m puis fait demi tour pour repartir au nord dans la direction des premiers pilotes. L'option sud n'avait pas été abordée au briefing des frouzes et elle ne m'est pas passé par la tête. Klaudia qui tourne la balise du coup dans mon dos et bien justement ne la tourne pas, elle tire tout droit verds le sud qui lui paraît baucoup plus ensoleillé. Avec les autres pilotes nous allons mourir sur les cendres du feu qui vaudra quelques remous et disqualifications à la manche à certains pilotes de tête.

    Klaudia bouclera tard mais bouclera. Encore un coup au moral et des places de perdues.


    Sur la manche 10, c'est le premier raccrochage qui me met hors du jeu, il est très turbulent et je mettrai un temps infini à remonter au plaf. S'ensuit une tentative de remontée, la satisfaction du jour sera de réussir à lâcher mes compagnons de route petit à petit. Sur les 2 dernières balises je chemine bien fait les plafs et lache Johana, Ayse ainsi que 2 autres pilotes. Je finis encore 800m au dessus du goal mais finis.


  3. La septième manche est une grande branche de 60km vers le sud puis 50km vers le nord. Je prends une bonne option en début de course pour la traversée de la plaine ce qui me permet de venir chapeauter le groupe de tête dans un thermique, la suite se passe rapidement jusqu'à l'approche de la balise qui est dans l'ombre. Nous nous retrouvons prêt du sol en bordure de plaine. Le groupe explose, péniblement un petit groupe refait le plaf en plaine, il faudra encore un long et faible thermique pour atteindre la balise. A son retour plus rien et posé.
    La manche est stoppée car un rideau de pluie empêche d'atteindre le goal. 60km et quelques places de perdues au général.

    La huitième manche est un peu du même type avec un début de parcours très rapide et rendu turbulent par un vent plus présent que les autres jours, car il faut savoir qu'il y a peu de vent à Roldanillo. Tout le monde se tient jusqu'à la dernière balise un peu en plaine. La convection est limitée par un voile nuageux, il devient difficile de faire un gros plafond avant la traversée en diagonale de la plaine sur 15km. Je pars en direction du goal à 1700m à 19 de finesse. Cela ne sera pas suffisant, il me manquait 150m d'altitude pour boucler. Seuls 40 pilotes arrivent au but. Je finis dans les 50 et perds encore des places au général. Cette fin de compétition est vraiment difficile.

  4. Après une journée de repos bien utile, la compétition redémarre par une manche de 131 km. Pourquoi faire petit!
    Les conditions sont bonnes. Le start est le même que pour la manche 5, je me mets donc en attente côté montagne cette fois. C'est plus confortable, le plafond est plus haut et cela porte une fois le start passé. Bonne option donc.

    La première balise est de l'autre côté de la vallée au bout d'une grande diagonale et il est tôt. La première transition se fait en optimisant le guide. On ressort de l'autre côté sans trop de problème. Une fois B1 passé, on remonte la vallée en zig zag. Je temporise après Zarzal car les conditions sont faibles. Je retrouve Maxime P et Laurie, avec le groupe nous essayons de remonter mais cela s'avère difficile. On chemine toutefois rapidement et ne nous laissons pas distancer. Une petite erreur sur la dernière balise me fait perdre 1 ou 2 mn avant une rentrée au goal à fond dans une zone qui porte.
    Je finis 61 ème à 9mn du premier, 98 pilotes bouclent les 131 km. Olivier et Maxime sont plus malchanceux et ne bouclent pas. Dommage.



  5. Ma première réflexion après cette manche de 112km a été de me dire, j'ai vraiment mal volé et cela du début à la fin.

    Les conditions sont pour moi toniques dès le début de la manche j'attends tranquillement l'ouverture en bordure des nuages. Les meilleurs sont plus dans le relief mais je préfère garder ma porte de sortie plutôt que de prendre le risque de finir dans les nuages. Start passé, je suis directement dernier, le point d'attente n'était pas le meilleur et me met en retard des le début.



    Pour la suite, c'est un enchaînement d'erreur de placement qui petit à petit m'isole du groupe et 100 km seul ce n'est pas évident. Sur la fin je rejoins quelques attardés et nous finirons ensemble par une dernière erreur. Arrivant tard sur la dernière balise la convection est faible et nous ne trouverons pas le dernier thermique nous permettant de rejoindre le goal.

    Résultat, 24 places de perdues au général. Je n'ai plus droit à l'erreur.

    Aujourd'hui c'est un repos bienvenue, je vais en profiter pour sécher mon parachute de secours car mon camel back c'est vidé dedans. Nous sommes invités par nos hôtes pour un déjeuner à manger des haricots rouges. Cela fait plusieurs jours qu'ils nous parlent de ces haricots, nous verrons bien ce qu'ils ont de particuliers.

    Pas de photo en vol car je n'ai pas pris d’appareil autre que mon téléphone portable qui n'est pas pratique pour cela.

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