News de Michel Levisse

Voyages, WE et compétition parapente
  1. Depuis le mois de mai, j'ai volé un peu en compétition, un peu en cross, un peu en vacances (au Pays Basque), et j'ai reçu ma qualification pour les Championnats de France 2017. Eu égard à mes résultats avant l'accident, je suis encore 288ème au classement permanent et donc qualifié suite aux divers désistements.
    Au start au-dessus d'Aspres

    Je décide d'y aller avec la M4, comme pour les premiers CdF en 2011 à La Réunion. Objectif : bien voler, retrouver le contact avec la grappe, reprendre mes repères pendant la manche, tester mon envie de concourir de nouveau.
    Direction Laragne ! qui, pour le symbole, est aussi le site de ma première manche bouclée en compétition à mes débuts en 2009.

    Bouclage de la manche 3 sur Laragne
    Nous avons eu de belles conditions, 5 manches jouées sur 6 possibles, dans des cadres et conditions variées.
    Faute de vitesse (face aux ailes de compétition de dernière génération), je travaille mes trajectoires, assure les enchaînements, affine mes montées en thermique. Je ne boucle que 2 des 4 manches bouclables ; il reste du travail, mais j'arrive à rester dans un bon rythme de course, et termine aux portes de la première moitié du classement (58ème français et 68ème au général, sur 124 pilotes).

    Au départ de la manche 3
    De magnifiques vols autour de la vallée de la Durance, une reprise de confiance dans la grappe, des conditions variées rencontrées, un vrai plaisir de refaire la course avec les copains.
    Objectifs atteints ! Et des heures de vol au compteur pour reprendre confiance et s'assurer le plaisir du vol de performance.

    Sisteron... à pied, depuis la citadelle.
    Bravo à Pierre Rémy et Méryl Delferriere, nos champions 2017.
  2. Un mois d'avril bien riche s'est présenté cette année. Après 2 petites heures de vol en plaine, je dois encore tester mon endurance (voler plusieures heures d'affilée), mon analyse en cross, mon mental en conditions thermique.
    Bref, retrouver les automatismes !

    Au départ de Crocy (Normandie)
    Après une manche de compétition au treuil, où j'ai surtout rongé mon frein,  et tenté, après 30 minutes de bataille, de passer le start, les vacances vont me permettre de tester tout ça. Je prends une semaine en Savoie pour voler et randonner. Ça commence fort, dès le dimanche 9 avril, les conditions s'annoncent sympa.

    Au déco sud de St-Hilaire du Touvet
    Je décide de partir de St-Hilaire ; c'est le site de mes débuts, que j'apprécie, malgré ses impressionnantes falaises. Je mets 40 minutes à être à l'aise : il y a du monde le dimanche !
    St-Eynard, Manivalle, Dent de Crolles, Granier... ça s'enchaîne bien, je me décide à faire la transition vers les Bauges, je connais la théorie, mais je n'avais jamais fait cette transition jusque la Savoyarde. J'accroche un peu bas, grosse bagarre dans du nord-ouest qui lèche le relief, puis gros petard de sortie sur la tranche... je fais une petite asymétrique — il faut que je sois plus attentif pour que ça n'arrive plus —.

    Transition ves la Savoyarde (massif des Bauges)
    Je me bats un peu pour ressortir, mais bascule sur la combe noire et ressors à la pointe du Galoppaz. Je m'enfonce dans les Bauges et fais demi-tour au-dessus de Montlardier.
    Je repasse par le Margeriaz, que j'ai déjà pratiqué, puis de nouveau la pointe du Galoppaz. Après j'ai du mal à faire mes plafonds, je me jette un peu en transition, espérant raccrocher Brame Farine, de l'autre côté de la vallée de l'Isère. Mais le manque d'analyse me fait passer sous le vent de la Savoyarde, et je me fais appuyer comme jamais au-dessus de Montmélian... posé en milieu de vallée dans le venturi.
    102km, 4h30 de vol : ça revient !

    Le lendemain, lundi 10, je remets ça : de nouveau depuis St-Hilaire, je veux refaire le vol et boucler cet aller-retour — je ne l'avais jamais fait jusqu'à présent —.
    La première partie de vol n'est pas très simple, je me bats dans la stabilité des basses couches, et les falaises sont quand même vachement impressionnantes 😬. Mais je m'accroche ! Grosse conflue au Manivalle, je raccroche au-dessus de la Dent de Crolles, en altitude la masse d'air est nettement meilleure.

    De retour du St-Eynard (massif de la Chartreuse)
    Granier, transition, Savoyarde... comme la veille, je raccroche un peu bas, je me bats et ressorts aussi dans un pétard, sur la tranche mais sans fermeture. Je commence à mieux ressentir l'aile, et retrouver mes sensations pour éviter l'incident.
    Comme la veille, je ressorts à la combe Noire, puis la pointe du Galoppaz. Les plafonds sont hauts, supérieurs à 3000m, j'en profite pour pousser jusqu'au Roc des Bœufs et aller chercher la vue sur le lac d'Annecy.

    Roc des Bœufs et le lac d'Annecy
    Retour par le Margeriaz, pointe du Galoppaz. Je prends mon temps pour faire le plein, et assure une belle laisse de chien en direction d'Allevard : ça va mieux quand je chemine mieux 😉. Je raccroche sur Brame Farine, ressorts au St-Genis et boucle mon parcours en posant à Lumbin — je m'y fais d'ailleurs contrer comme jamais face à la falaise, sous le vent de l'Ouest et à l'ombre : du sacré catabatique —.
    141km en triangle et 5h30 : mon deuxième meilleur vol ! C'est sûr, ça revient.

    Mercredi 12, je rejoints Rémi pour tenter quelque chose du Grand-Bornand, il va y avoir du vent, et finalement il y en a même plus que prévu. Après une heure de bataille dans la stabilité, je pose en tentant de raccrocher le Lachat de Thônes. Pas de cross ce jour là. Rémi réussit à rejoindre Annecy et revenir, bravo ce n'était pas donné dans ce secteur ce jour là.

    Au déco du Grand-Bornand (massif des Aravis)

    De retour en Normandie, j'hésite hier entre la Champagne et la vallée de Seines. À l'Est de Paris, la masse d'air semble meilleure, mais le vent est faible, à l'Ouest, pas de site adapté pour crosser, sauf si les TMA d'Evreux et CTR de Rouen sont désactivées, au départ de La Roquette.
    Grâce à Roland, merci à lui, Evreux nous autorise jusque 4500 pieds de 11h à 17h et Rouen de 12h à 16h sur le secteur à l'Est de l'aérodrome.
    Je commence par faire n'importe quoi, trop pressé de décoller pour profiter des premiers plafonds, avec une énorme clé dans les avants. La partie gauche de l'aile est assez instable et veut fermer, mais ça reste pilotable ; je tente deux fois de poser au déco, mais l'activité thermique rend l'approche compliquée... je vais poser à l'atterro, tranquille, en sécurité.

    Vite, vite je remonte au déco — merci ma chérie —, et je suis prêt à décoller, mais hors cycle. Du coup, j'attends... aux premiers signes de reprise, je suis en l'air, et en 20 minutes, me voilà dans le thermique d'extraction : je le quitte tout juste à temps pour ne pas dépasser le plafond, et pars en cross.
    La masse d'air est plus ventée que prévu 20km/h de Sud-Est ; les thermiques sont généreux, mais très resserrés ; les rafales  hachent un peu tout ça... mais je suis bien, concentré et dans mon élément. Mon aile vit, et je la sens bien, j'ai les infos qu'il faut et les rapaces, puis les mouettes m'indiquent les thermiques.

    Après 2h30 de vol je pose à quelques km de la mer, heureux de ce premier cross de plaine depuis mon accident.

    Bref, en avril ne te découvre pas d'un fil : à 3000 en montagne et à 1400 en plaine ça caille !
    Les automatismes sont là, et là sérénité en vol est retrouvée !

  3. Aujourd'hui, j'ai inauguré un nouveau site. Grace au travail de José et Optivol, un nouveau site a été créé à Manneville-sur-Risle (à côté de Pont-Audemer et du Marais Vernier). Le site est orienté Sud-Sud-Ouest et accepte bien de Sud-Ouest à Sud-Est, l'idéal et bien sûr dans l'axe où le rendement semble le meilleur. Déjà 42km réalisés par José mercredi dernier... le potentiel est confirmé, direction le Nord-Pas de Calais pour les grands vols.

    Christian au déco
    Aujourd'hui c'était un peut travers droit, mais j'ai pu profiter de 25 minutes de vol bien sympa, à 5 minutes de chez moi. Ca c'est un site pour les vols du soir après le boulot... ce n'est pas si courant en plaine ;-)

    Marina au-dessus de la crête de Manneville
    Je continue la reprise tranquille ; demain manche de compétition au treuil à Crocy : je verrai bien si je sais encore utiliser mes GPS ??? Et ça fera plaisir de revoir les copains.
  4. Un an et demi !

    Un an et demi sans voler ; les conséquences de mon accident ont été plus longues que prévu. J'avais espéré revoler en loisir après 6 mois, mais la non-consolidation de mes os, m'a valu 2 opérations supplémentaires et finalement 19 mois sans voler.


    Je suis resté prudent : priorité à la réparation, retrait du matériel dans le dos en novembre dernier, pour plus de sécurité... j'ai patienté ! 6 opérations, 80 séances de kiné, un peu de poids en plus... puis un peu moins.

    J'ai eu beaucoup de temps pour repenser à ce qui m'était arrivé, pourquoi j'en suis arrivé là, entrer dans ce tunnel de pensée qui a abouti à l'accident... Les conséquences ont été lourdes sportivement, physiquement, professionnellement et pour ma famille. J'ai pourtant beaucoup de chance, car je suis là, opérationnel aujourd'hui pour en parler, et surtout tourner cette page. Depuis le lendemain de mon accident, je savais que je reprendrai la voie des airs. J'en avais envie, et surtout ce n'est pas dans mon caractère que de rester sur un échec. Je vais revoler !
    Mais, l'idée est d'en retirer l'apprentissage nécessaire pour ne pas répéter l'expérience : quel processus mental m'a amené là ? pourquoi n'ai-je pas su écouter les signes d'alerte en fin de vol ? comment s'assurer que la priorité absolue est bien toujours que ce vol ne sera pas le dernier ?

    Ma reprise sera progressive, pas de pression : je repars sous la Mantra 4, priorité au vol plaisir et cross, un peu de compétition plaine (surtout pour les copains)... et après on verra.

    Voilà maintenant un mois que j'ai le "go" du chirurgien pour reprendre, la M4 est re-suspentée, les appareils chargés... il ne restaient plus que les conditions sur le WE pour me lancer. Ce jour arrive enfin, et sur un site sympa : la Roche à Bunel, à côté de Thury-Harcourt.



    Je pensais pouvoir y faire un cross ; mais des conditions moins bonnes qu'attendues, et le fait qu'après 1h de vol j'étais épuisé, m'ont amené à simplement profiter de cette magnifique journée et me faire plaisir. La technicité du site m'a rappelé que le gonflage n'a jamais été mon truc... et 19 mois sans en faire, n'arrangent pas les choses. J'appréhendais les atterrissages, tout s'est bien passé, dans les règles de l'art...

    Et finalement, le vol en thermique, en soaring... j'ai pleinement profité de cette reprise, le plaisir est là.




  5. Finalement, c'est pour ça que je vole, et ça donne envie de remonter là-haut au plus vite !

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