Un mois d'avril bien riche s'est présenté cette année. Après 2 petites heures de vol en plaine, je dois encore tester mon endurance (voler plusieures heures d'affilée), mon analyse en cross, mon mental en conditions thermique.
Bref, retrouver les automatismes !
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Au départ de Crocy (Normandie) |
Après une manche de compétition au treuil, où j'ai surtout rongé mon frein, et tenté, après 30 minutes de bataille, de passer le start, les vacances vont me permettre de tester tout ça. Je prends une semaine en Savoie pour voler et randonner. Ça commence fort, dès le dimanche 9 avril, les conditions s'annoncent sympa.
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Au déco sud de St-Hilaire du Touvet |
Je décide de partir de St-Hilaire ; c'est le site de mes débuts, que j'apprécie, malgré ses impressionnantes falaises. Je mets 40 minutes à être à l'aise : il y a du monde le dimanche !
St-Eynard, Manivalle, Dent de Crolles, Granier... ça s'enchaîne bien, je me décide à faire la transition vers les Bauges, je connais la théorie, mais je n'avais jamais fait cette transition jusque la Savoyarde. J'accroche un peu bas, grosse bagarre dans du nord-ouest qui lèche le relief, puis gros petard de sortie sur la tranche... je fais une petite asymétrique — il faut que je sois plus attentif pour que ça n'arrive plus —.
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Transition ves la Savoyarde (massif des Bauges) |
Je me bats un peu pour ressortir, mais bascule sur la combe noire et ressors à la pointe du Galoppaz. Je m'enfonce dans les Bauges et fais demi-tour au-dessus de Montlardier.
Je repasse par le Margeriaz, que j'ai déjà pratiqué, puis de nouveau la pointe du Galoppaz. Après j'ai du mal à faire mes plafonds, je me jette un peu en transition, espérant raccrocher Brame Farine, de l'autre côté de la vallée de l'Isère. Mais le manque d'analyse me fait passer sous le vent de la Savoyarde, et je me fais appuyer comme jamais au-dessus de Montmélian... posé en milieu de vallée dans le venturi.
102km, 4h30 de vol : ça revient !
Le lendemain, lundi 10, je remets ça : de nouveau depuis St-Hilaire, je veux refaire le vol et boucler cet aller-retour — je ne l'avais jamais fait jusqu'à présent —.
La première partie de vol n'est pas très simple, je me bats dans la stabilité des basses couches, et les falaises sont quand même vachement impressionnantes 😬. Mais je m'accroche ! Grosse conflue au Manivalle, je raccroche au-dessus de la Dent de Crolles, en altitude la masse d'air est nettement meilleure.
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De retour du St-Eynard (massif de la Chartreuse) |
Granier, transition, Savoyarde... comme la veille, je raccroche un peu bas, je me bats et ressorts aussi dans un pétard, sur la tranche mais sans fermeture. Je commence à mieux ressentir l'aile, et retrouver mes sensations pour éviter l'incident.
Comme la veille, je ressorts à la combe Noire, puis la pointe du Galoppaz. Les plafonds sont hauts, supérieurs à 3000m, j'en profite pour pousser jusqu'au Roc des Bœufs et aller chercher la vue sur le lac d'Annecy.
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Roc des Bœufs et le lac d'Annecy |
Retour par le Margeriaz, pointe du Galoppaz. Je prends mon temps pour faire le plein, et assure une belle laisse de chien en direction d'Allevard : ça va mieux quand je chemine mieux 😉. Je raccroche sur Brame Farine, ressorts au St-Genis et boucle mon parcours en posant à Lumbin — je m'y fais d'ailleurs contrer comme jamais face à la falaise, sous le vent de l'Ouest et à l'ombre : du sacré catabatique —.
141km en triangle et 5h30 : mon deuxième meilleur vol ! C'est sûr, ça revient.
Mercredi 12, je rejoints Rémi pour tenter quelque chose du Grand-Bornand, il va y avoir du vent, et finalement il y en a même plus que prévu. Après une heure de bataille dans la stabilité, je pose en tentant de raccrocher le Lachat de Thônes. Pas de cross ce jour là. Rémi réussit à rejoindre Annecy et revenir, bravo ce n'était pas donné dans ce secteur ce jour là.
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Au déco du Grand-Bornand (massif des Aravis) |
De retour en Normandie, j'hésite hier entre la Champagne et la vallée de Seines. À l'Est de Paris, la masse d'air semble meilleure, mais le vent est faible, à l'Ouest, pas de site adapté pour crosser, sauf si les TMA d'Evreux et CTR de Rouen sont désactivées, au départ de La Roquette.
Grâce à Roland, merci à lui, Evreux nous autorise jusque 4500 pieds de 11h à 17h et Rouen de 12h à 16h sur le secteur à l'Est de l'aérodrome.
Je commence par faire n'importe quoi, trop pressé de décoller pour profiter des premiers plafonds, avec une énorme clé dans les avants. La partie gauche de l'aile est assez instable et veut fermer, mais ça reste pilotable ; je tente deux fois de poser au déco, mais l'activité thermique rend l'approche compliquée... je vais poser à l'atterro, tranquille, en sécurité.
Vite, vite je remonte au déco — merci ma chérie —, et je suis prêt à décoller, mais hors cycle. Du coup, j'attends... aux premiers signes de reprise, je suis en l'air, et en 20 minutes, me voilà dans le thermique d'extraction : je le quitte tout juste à temps pour ne pas dépasser le plafond, et pars en cross.
La masse d'air est plus ventée que prévu 20km/h de Sud-Est ; les thermiques sont généreux, mais très resserrés ; les rafales hachent un peu tout ça... mais je suis bien, concentré et dans mon élément. Mon aile vit, et je la sens bien, j'ai les infos qu'il faut et les rapaces, puis les mouettes m'indiquent les thermiques.
Après 2h30 de vol je pose à quelques km de la mer, heureux de ce premier cross de plaine depuis mon accident.
Bref, en avril ne te découvre pas d'un fil : à 3000 en montagne et à 1400 en plaine ça caille !
Les automatismes sont là, et là sérénité en vol est retrouvée !