Décollage: sam, 03/05/2014 – 10:53
Atterissage : sam, 03/05/2014 – 18:44
Plafond max : 1578 m
Vz max : +3.7 m/s
Temps de vol : 7h51

En vacances du côté de Roquebrune avec José, nous entendons parler d'une journée d'enfer à Jeufosse pour samedi et remontons illico presto.

Nous arrivons au décollage vers 10h30. Que de monde ! L'équipe de France est présente ainsi qu'un grand nombre de pilotes parisiens et normands. Une ambiance de compétition s'installe : de la concentration sur les visages, des petits groupes de pilotes en pleine concertation, la queue pour décoller, des assistants pour nous étaler nos voiles (merci d'ailleurs à la soeur de Seiko). Nous avons raté le briefing de l'équipe de France mais des copains nous en ferons un résumé plus tard. Nous nous préparons vite car le vent est déjà assez soutenu. Les décollages sont parfois un peu rock'n roll! Je croque rapidement quelques bouchées de mon sandwich et c'est parti. Mon modeste objectif : passer les 200 km. Je décolle à 10h53 et l'activité thermique est déjà bien présente.

Au-dessus du décollage, la Seine au premier plan.

Un premier point dur apparaît aux alentours des 50 kms sous la forme d'un gros trou de bleu, l'ennemi juré du plaineux ! Je patiente un peu, sors d'un point bas avec l'aide mutuelle de 2 autres pilotes que je perds malheureusement peu après.

Photo prise par Roland Wacogne

Arrivée à une centaine de kilomètres, un second verrou m'oblige à patienter sous des petites nuelles qui me maintiennent tout juste. Puis le ciel se réactive et tout devient beaucoup plus facile. J'oblique un peu vers l'ouest pour aller chercher une rue de nuages appétissante. Les conditions me paraissent meilleures par là. Je passe les 200 km certainement le sourire aux lèvres malgré la fatigue qui commence à pointer le bout de son nez ! Les kilomètres défilent sans aucune difficulté et je réajuste mon objectif du jour à 250 km.

je savoure chaque instant de ce vol

Je savoure seule cette fin de vol avec sous les pieds une plaine magnifique, tachée de jaune par les nombreux champs de colza. C'est à cette période qu'elle est la plus belle! Je me sens très fatiguée, j'ai faim car je n'ai absorbé que 2 compotes et je n'arrive plus à faire le plaf. Je sens que je suis au bout de mon vol malgré les conditions encore correctes pour pouvoir continuer et décide d'aller poser près de Louroux-Béconnais, une ville proche d'Angers, où je trouverais certainement un train pour rentrer. Je me pose à la verticale avec un vent soutenu mais sans souci et, les doigts gelés, attrape mon téléphone pour appeler Francis, mon compagnon. Et à la fameuse question : «Alors, t'as fait combien ?» quel bonheur je ressens en répondant : «250 km».

Finalement, Francis et José ont fait la route pour me récupérer à Angers.

Elle n'est pas belle la vie ?!!!

Elle n'est pas belle la vie ?

Petite séquence morale : ce vol m’a permis de mesurer l’énorme fossé qui existe entre la petite pilote que je suis et les grands de cette discipline qui ont passé les 300 km, en particulier Luc Armant qui a battu le record de France avec 369 km et Seiko Fukuoka nouvelle détentrice du record de France féminin avec 337 km. Chapeau !

Nous avons 82 invités et aucun membre en ligne