News de Patrice Quillet

  1. J'étais sensé naviguer jusqu'au 11 aout, mais on a noyé l'ordi du voilier un peu prématurément. Retour à la maison 2 jours avant la date prévue, je fais tourner une machine vite fait et me demande quoi faire de ces 2 jours qui viennent. Dormir était une bonne option, mais un post Facebook attire mon regard. Sylvain, du club Plouézailes, nous informe qu'il y a 2 jours à fort potentiel vers Paimpol le lendemain. Je demande à mon icepeak ce qu'elle en pense mais elle refuse de me répondre, prétextant qu'elle ne parle pas aux lâcheurs... Il faut dire que je l'ai laissé dans son placard depuis 8 mois (au chaud et au sec quand même). Ces deux minces arguments n'ont pas pesés lourd et c'est bien connu, quand on est mis au placard, on est jamais très enclin à reprendre du service.
    Sentant quand meme que l'opportunité était belle, plus par intuition d'ailleurs que par une réelle analyse météo, je finis par la persuader que l'on pourrai se bouger sur ce coup. Et comme j'aime bien découvrir de nouveaux paysages en sa compagnie, elle accepte finalement de monter dans ma voiture. Enfin, voiture, ça se discute, vu que pour parcourir les 500km vers Paimpol, j'ai dû étendre mon linge humide dans la voiture, l'équipage ressemblais plutôt à une caravane de Roumains de retour de voyage familial au pays.
    Apres une courte nuit au Mans, et ne sachant toujours pas ou se trouvait le déco, Luc, en voisin, me guidera dans les derniers mètres. Sylvain a son casque sur la tete et les autres sont déjà en l'air. Je ne suis pas en avance donc... J'ai quand même pris le temps de faire une vraie prévol de début de saison.
    La baie est magnifique, ce n'est pas pour rien que la côte de Goëlo à cette réputation. Mer turquoise, côte de granit bien découpée, l'ile de Bréhat au loin, voilà pour la vue locale.
    Je rentre dans mon gps les coordonnées de la Baule, histoire d'avoir un cap et comme dans cet axe c'est le max que l'on puisse faire, au moins je ne manquerai pas d'ambition. Il y a un peu d'air mais pas trop, bien que se soit annoncé forcissant.  Le NNW est bien là mais très Nord quand même. Luc me briefe sur les particularités locales pendant que j'avale un 1/2 sandwich et met 2 barres de céréales achetées à la station service dans ma poche.
    Je décolle, le geste est sûr, non sans une pointe d'appréhension due à ma longue hibernation.Je suis adepte des très très  longues grasses mat'.
    Le soaring est facile mais c'est marée haute et l'immense banc de sable à découvert à marée basse et qui fait office de déclencheur à thermiques, est pour l'instant submergé. Sylvain s'extrait en premier, dans un truc moyennement consistant que je n'ose pas dériver. Il me faudra une heure pour sortir et travailler comme un départ en plaine, sans précipitation, en mode "au frein à main", j'assure les pleins sans me presser. Dès le 2eme nuage, alors que la côte est encore toute proche, j'aperçois le dessus des cumulus qui se forment en mer bien plus bas, impression bizarre de différents étagements, moments privilégiés.
    j'ai pensé à l'eau, au dessert, à mon accu supplémentaire pour le livetrack, à mon téléphone, gps, et tutti quanti. J'ai mes lunettes de soleil et ma crème indice 50. Ah non, celle là, je l'ai oubliée. Vu les conditions fumantes, les plafs s'enchainent très bien. Je retrouve vite mes marques, la masse d'air est excellente. J'arrive souvent un poil tard dans les cycles, mais il y a de quoi faire, pas de gros pièges. je suis quand même obligé de craber un peu vers l'Est pour éviter Vannes mais ça se passe pas trop mal. Mais mon nez ne va pas résister longtemps à la morsure du soleil, déjà entamé par la navigation à la voiles des jours passés. En faisant l'inventaire de mon cockpit, je déniche une veille chaussette noire dont je me servait pour protéger mes lunettes de soleil un jour que j'avais perdu leur étui. Apres m'être assuré que personne ne pouvait me voir, j'ai coincé les 2 extrémité sous mon casque, et, façon bandidos, couvert mon nez avec la chose. Pourvu que je pense à l'enlever avant de poser !
    La suite du vol est facile, je suis impatient d'apercevoir l'océan. Ca sent parfois le cochon, parfois le pin. Il n'y a pas d'oiseaux pour me tenir compagnie à part 2 petits rapaces qui viennent squatter mon thermique. Pas pour longtemps, en fait ils s'en foutent.
    Enfin j'aperçois le golf du Morbihan, qui scintille sous le soleil à l'Ouest. Je me dis que l'océan n'est plus très loin.

    Ma moyenne est excellente et je vole vite. Le ciel est toujours parfait, pavé de cumulus.  Enfin je suis maintenant sûr que je poserai à l'Atlantique. J'arrive à Billiers et me tâte pour traverser l'estuaire de la Vilaine. J'ai du gaz, allons y pour un moment de contemplation rare, les voiliers sous mes pieds et l'océans à l'infini. Il y a des petits thermiques, des bonnes lignes de portance et déjà la baie de pont mahé arrive. Je prend mon pied a survoler la mer. Mon vario s'en ressent mais tant pis, c'est exceptionnel. Je vise la plage de Quimiac, il me reste 300m sous les pieds. En me mettant face au vent, je n'avance plus beaucoup. Mais je retouche un thermique et me décide à continuer un peu. Je survolerai enfin la ville fortifiée de Guerande et poserai avant les immeubles de la Baule.
    Zut, j'ai laissé mon cache nez  en place mais par chance, il n'y a que 4 chevaux pour me voir et ils m'ont promis de rester discrets...
    Manu, qui n'a pas eu la chance de Sylvain, posé non loin d'ici, nous offre une récupe royale inespérée. Je me voyais déjà dormir je ne sais où, un peu à la manière d'Antoine de Maximy.
    Un grand merci pour l'accueil chaleureux reçu. La gentillesse de Luc et l'organisation des membres du Plouézailes. Je souhaite à tous de faire un vol comme celui ci un jour.

    Ma trace pour info:
    http://parapente.ffvl.fr/cfd/liste/2015/vol/20196167


  2. Quelques images de la journée découverte handicapés à laquelle j'ai participé.








































  3. Samedi 19 avril.
    La veille, l'info tombe. Ce pourrait être Guéret demain. Carte aéronautiques dépliées, livret des zones réglementées ouvert, je crée mes points de contournements estimés en fonction de la dérive.
    On décide de partir de Paris à 7h30 pour arriver en fin de matinée sur place. Le ciel se charge progressivement et quelques pilotes sont en l'air.
    Guéret (Creuse): Il y a du monde sur le petit déco du Maupuy mais pas d'embouteillage. Le vent est faible léger travers gauche. C'est mon tour de gonfler ma nouvelle aile et c'est partit pour...un plouf. Zut, zut et triple zut, les conditions sont cycliques et je ne suis pas dedans.
    On parle souvent des récupes après un beau vol mais pour celui à venir, je dois dire un grand merci à Melanie qui nous permettra de remonter vite fais pour redécoller dans la foulée. Sans elle, j'aurai sûrement jeté l'éponge.
    6mn plus tard, a 13h51 exactement, mon vario bipe et c'est partit mon kiki. Le ciel est chargé à au moins 7/8 eme de cumulus. Il fait quasi nuit au plaf et seules quelques rares taches de soleil viennent me montrer la route au sol. Les petits reliefs de la Creuse, le barrage de La Roche Talamy et son lac me donnent de quoi rester en l'air. Assurer mes pleins, avoir confiance en mes choix, ne rien lâcher, seront mes obsessions du jour. Oh bien sûr, je regarde le paysage, je ne fais que ça même !
    Limoges (Haute Vienne). J'ai bien anticipé les TMA et ne suis pas inquiet. Un petit point bas me fait me concentrer comme il faut pour en ressortir. Heureusement que mon choix ait été bon sinon je pouvais aller faire un bowling à Feytiat, où, il y à bien 25 ans, je sortais avec Isabelle B lors d'une soirée animée et d'une nuit... (censuré)
    Mais Limoges s'éloigne et déjà voilà Nexon, sa petite fumée, sa petite colline, et son excellent thermique salvateur. Ouf, j'ai eu chaud.
    A l'approche de la Dordogne, le ciel est déjà bien plus clair. Les cumulus forment de grosses galettes et les transitions s'allongent. Il est 17h, la masse d'air est parfaite. un vrai régal.
    18h, en passant Nontron, je tape un petit texto à Patrice pour lui donner ma position. Je dois enlever un gant et il ne fait pas chaud. Au plat, exceptionnel, vers 2500m,  mon tuyau de liquipack est gelé, un glaçon m'interdit de boire. J'avais pas soif de toute manière ;-)
    D'habitude, à cette heure ci je tombe du ciel (parfois avant même) mais aujourd'hui ça flotte super bien. je n'en finit pas de prendre des petits trucs qui me font rebondir. Incroyable, dans le soleil baissant à l'horizon je vois son reflet dans le lac D'Hourtin au bord de l'Atlantique à 100km d'ici.
    Le sol change beaucoup maintenant. Moins de forets, pas mal de champs clairs me permettent de ne pas trop descendre. pendant ces 2 dernières heures, je ne vais faire que me fixer des petits objectifs: allez, je vole jusqu'à ce village. Je choisis mes cheminements avec soin, tout au contraste du sol et de ses déclivités. Je trouve encore des petits thermiques. Je ne suis pas pressé et le jour s'étire superbement. Un nouveau texto aux copains pour leur donner ma position: Verteillac.
    Le calcaire du sol me porte bien encore mais une partie plus boisée me barre la route. Je me faufile à l'intérieur jusqu'a 19h40 pour poser vers Echourgnac, heureux d'avoir fait aujourd'hui mon 2eme plus long vol depuis 19 ans !
    Un immense merci aux copains pour la récup, la cerise sur le gâteau !

  4. A part Martin, personne n'est sorti aujourd'hui de Trechy. Orientation Sud, pétole à notre arrivée puis bien alimenté ensuite. Un coup travers droit, un coup travers gauche. Un peu turbulent, mal organisé, pas beaucoup de dénivelé, tout le monde se tâte.
    Ça ploufe, plus ou moins. On repose beaucoup derrière le déco ou il y a pas mal de place.Du monde, du gonflage, un branchage, de la tchatche et du soleil. 45mn de vol tout de même mais sans réel plaisir tant les conditions étaient, comment dire, un poil moisies.
  5. Premier vol de l'année, je ressors d'un carton une vieille connaissance de 2010 pour profiter de cette belle journée de reprise. Un pré-gonflage pour voir si tout est là et hop, un petit saut dans l'air presque tiède de ce milieu d'hiver. Ca tient tout seul en dynamique, pas trop contré alors que la station de l'aéroport de Rouen Boos indique 15 noeuds.
    Apres quelques instants seul, la population croît rapidement jusqu'a une petite vingtaine d'ailes sur le petit relief du bord de seine. Aucune gène, tout ce petit monde s'étage bien et le traffic reste fluide. Pas mal de copains sont là, à enrouler les déclenchements jusqu'à environ 400m. Pas beaucoup d'oiseaux mais une vue magnifique qui nous montrait, sur 360°, le pont de Tancarville, celui de Normandie et le petit dernier de Rouen, le pont Gustave Flaubert.
    3 heures de farniente, j'en aurai presque fait la sieste dans mon cocon, un seul dimanche au bord de l'eau, aux trémolos des petits oiseaux...
    Chocolat chaud et croisière sur le fleuve pour terminer cette belle journée, le pied, loin de cette agitation Sud-Américaine perturbatrice et frustrante !

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