Un stage de formation QBi, qualification biplace, ça peut se faire sans montagne ?! C’est ce que nous avons choisi de montrer, Eric, Laurent et moi Laurence. Et nous ne le regrettons pas du tout !

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Cette année, nous avons décidé de tourner le dos à l’industrie de la montagne et de faire notre semaine de stage compacté, préformation + QBi, en Plaine chez les Bretons. La météo, comme il se doit « en avril ne te découvre pas d’un fil », n’est pas totalement engageante. Mais en Bretagne, vous le savez, il n’y a que des microclimats : sur la baie de Saint-Brieuc, nous aurons donc tous les jours du soleil. Et aussi des tempêtes de vent nul, des vents fraîchissants (comme on dit) et de la pluie la nuit ou pendant les cours théoriques à la Maison des Sports du département.

SAMEDI. Nous passons chez Plaine-Altitude à Saint-Omer récupérer le biplace du club et le biplace de la Ligue tout juste révisés par Hervé Gabet : leçon numéro 1, veiller à son matériel avant d’emmener quelqu’un en vol (on passera sur le fait que nous avons finalement oublié une sellette passager dans le camion de l’école).

Nous arrivons en fin de journée à notre gîte, où nous serons comme des coqs en pâte. D’ailleurs c’est peut-être un souci que ma balance a relevé à mon retour… Comme Eric n’arrive que le lendemain soir, nous lui envoyons une ou deux photos de notre terrain de jeu de la semaine avant d’aller dîner.

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DIMANCHE. Coup d’œil le matin aux Init au gonflage à la Pointe du Roselier puis direction Saint-Pabu, à l’est de la baie. C’est là que ça vole. Après une tempête de vent nul, le vent monte rapidement et même suffisamment pour que ça décolle du déco du bas : 5 mètres de dénivelé ? Nous voilà partis pour une après-midi super cool où nous faisons nos premières rencontres avec les parapentistes bretons : super accueillants les Bretons ! Cette semaine s’annonce sous les meilleurs auspices.

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A 20h30, Eric se fait déposer par son BlaBlaCar à la crêperie recommandée par notre hôtesse à quelques kilomètres du gîte ! Excellent, non ? Et le chauffeur approuve pleinement ce choix. Nous aussi après dégustation ;-)

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LUNDI. Cette fois nous y sommes : 2 jours de Préformation. Rendez-vous à 8 heures à la Maison des Sports pour découvrir l’équipe de Ouest Parapente : Manu Denecker (juste pour la Préfo), Gwen Séchaud et le lendemain Gaël Blanc.

En 2 jours, nous apprenons à changer notre disque dur, c’est-à-dire à passer du « syndrome du pilote confirmé » au « comportement de pilote biplaceur exemplaire et démonstratif ».

Oubliez les préparations de voile à l’arrache, les contrôles approximatifs et les décollages à la one again. Un gonflage nickel sans vent ? Une course pilotée sans roulis et sans tangage ? Une prise de vitesse régulière ? Un décollage sans perte d’altitude ? OK… on va se concentrer un peu alors… et ne pas oublier de garder le cap (private joke). Le concours de fléchettes est lancé avec sur la plage une croix dans le sable faisant office de cible de 1 m2. Malheureusement il y a aussi un moniteur avec une caméra : 2 essais par pilote puis ceux qui n’ont pas fait la cible recommencent jusqu’à ce qu’ils aient réussi (ou que la nuit tombe !). Une dispense directe, puis 2, puis 3… L’autre règle est de faire une longue finale, d’au moins 7 secondes. Ça c’est en prévision du confort et de la sécurité du passager à venir : roulis et tangage près du sol en biplace sont à proscrire. C’est pas gagné… : on a des super finales de 1 seconde et d’autres qui vont quasiment jusqu’à la mer… C’est clair que chacun est - consciemment ou non - un peu crispé parce que ces 2 jours sont la porte vers la QBi.

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Ensuite même chose avec un vent suffisant pour tenir au relief et reposer au sommet : déco,1 zig, 1 zag, atterro. Certains font l’essuie-glace un bon nombre de fois entre déco et atterro, moi je préfère enchaîner les exercices et éviter de trop jouer au jeu des priorités : 10 voiles sur 1 étage sur 300 mètres, ça enlève vite le plaisir.

MARDI. Aujourd’hui, on ouvre les biplaces. Premiers gonflages et courses pilotées au Roselier. Ça fait quand même tout drôle de devoir arrêter ces 42 m2, près de 2 fois ma voile solo, à quelques mètres de la cassure vers la mer 60 mètres plus bas. Il est vrai qu’entre les 2, sous le décollage, il y a une barrière de pruneliers avec leurs dards de 5 cm, que du bonheur. Je suis la première à devoir comprendre que ce n’est pas moi qui vais lever la voile mais Laurent, mon passager, mon moteur. La vidéo est redoutable dans ces cas-là : on voit tout ce qu’on n’a pas envie de voir ! Si on l’accepte, on progresse. Si on ne l’accepte pas, on n’a aucune chance de passer en QBi. C’est simple finalement.

L’après-midi, tentative de vol à la Pointe de Tournemine. Jean-Bapt décide d’y aller malgré un vent entre 30 et 35 km/h. Déco en bouchon twisté mais propre. Pour moi c’est un signe que si je veux rester « exemplaire et démonstrative », il est urgent d’attendre. D’ailleurs, plus j’attends, moins je vais y aller : Sam sort sa freestyle, premier déco ‘freestyle’, deuxième déco… pas déco… Allez zou, on plie.

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On rentre à la Maison des Sports pour les entretiens individuels. Je suis la seule féminine de la QBi et la première féminine qu’ils aient jamais eue, alors ils me gardent (accessoirement j’ai fait la cible au 1er coup la veille). Allez les filles, on y va !! Enfin, attendons de voir comment je décolle avec un passager qui fait le double de mon poids…

MERCREDI A SAMEDI. Nous ne sommes plus que 8, après avoir commencé la Préfo à 10. Pendant 5 jours, nous allons alterner pratique et théorie au rythme de la météo. La théorie est un mix de topos des moniteurs, d’échanges entres participants et de présentations préparées par nous 8. Aïe ! Mon BPC date de 2003 et j’ai tout oublié. Je vais donc devoir m’appuyer sur ma culture (vous savez ? ce qui reste quand on a tout oublié) et… quelques heures de travail au gîte. Eric et Laurent ont aussi leurs devoirs de vacances : soirées studieuses en alternance avec soirées Para-Pion (où Eric nous met des pilées, ça devient râlant !). Je ne me souviens plus si ce sont les soirs de la raclette, du pot au feu ou des fajitas !

Vient le moment du premier décollage, sans quasiment un souffle de vent : c’est là qu’on voit l’intérêt de la prise de vitesse propre… Je ne sais pas ce qui est le plus stressant : le 1er vol en tant que pilote biplaceur ou celui en tant que passager sur le premier décollage d’un autre pilote ? Quoique voir les autres c’est pas mal non plus. En revoyant tout ça à la vidéo, on en rigole, d’abord de soi. Et on essaie de retenir la leçon pour la prochaine fois.

La météo nous permet de faire nos séances en salle sans regretter d’heures perdues. On a vu mieux mais ceux qui sont en même temps à la QBi dans les Vosges vivent bien pire, pluie et neige…

On retourne aussi à Saint-Pabu, au déco du haut. Cette fois, c’est ventilé comme il faut… pour le moment. (Le petit) Manu m’a appris à mettre mes doigts en V bras tendu et à compter les moutons visibles à l’intérieur : 1 mouton, 2 moutons, 3 moutons, trop, beaucoup trop. Bien, cette fois, pas la peine de courir comme des dératés sur 30 mètres, on peut venir se mettre en statique à 3 mètres de la cassure et les moniteurs nous le font travailler. A un moment je me dis que ça sent le dernier décollage car le vent tourne un peu et le front pas cool arrive. J’ai l’idée géniale de dire « On y va » alors que nous sommes juste tranquilles à 2 mètres de la cassure. Je ne vois pas la tête de Laurent qui regarde les moniteurs sur le côté, pas du tout en mode déco (c’est la vidéo qui me le montrera). Vous imaginez un dragster qui démarre ? C’est pareil. Bref, la voile est encore au même endroit que Laurent est déjà au bord, moi tractée juste derrière. Il suffit de voir la tête de Gwen sur la vidéo pour se rendre compte que ça tombe bien que j’aie proprement arrêté la voile quand elle a décidé de nous rejoindre ! (merci Hervé et notre SIV 2 semaines avant). Comme le suggère Gwen à la radio pendant notre long plouf d’une minute, la prochaine fois, je dirai « On y va progressivement ». Il a d’abord dit « Laurent, tu n’as pas été très gentil, heureusement qu’il y avait un pilote ». C’est bon, ça me fait un joker que je m’empresse involontairement d’utiliser : je pose en douceur bien après que Laurent ait un peu cratérisé ;-). Il va falloir que je travaille ma condition physique et mes petits bras car les commandes sont un tantinet plus lourdes que sur ma voile solo.

Nous passons tous la barre des 135 points qualificatifs sur 180 au QCM Niveau Marron obligatoire. Une bonne chose de faite. Les exposés, apports et échanges sur la méca vol, la météo (circulation générale, fronts, stabilité/instabilité), les spécificités du vol biplace (matériel, conditions, passager), la réglementation, les obligations de moyens et de résultat, sont une super remise en perspective et offrent d’excellents effet miroir et révélateur sur les thèmes « être exemplaire et démonstratif » et « prendre des marges ++ ».

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(vidéo avion Maison des Sports)

DIMANCHE. Dernier jour… Ultime tentative à Saint-Pabu mais il faudra se contenter, pour ceux qui veulent, de gonflage sur la plage en bi avec une 24m2 ou de vols en mini-voiles ou voiles freestyle. Jean-Bapt, mon lest du jour, me fait travailler le cobra en bi. Ça décoiffe un peu.

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Retour en salle pour les entretiens individuels de fin de QBi. Depuis cette année, on ne sort pas qualifié de la QBi mais apprenti-biplaceur, ce jusqu’au week-end de certification qui aura lieu les 10 et 11 septembre. Entre-temps, nous devons pratiquer, obligatoirement avec un parapentiste Brevet Initial (niveau vert) minimum. Pour moi le message des moniteurs est de ne pas hésiter à dire que je ne vole pas si les conditions me mettent le moindre doute, de ne pas forcément choisir la difficulté en prenant les passagers les plus lourds et de bien veiller à être dans la fourchette de poids du biplace : le 2ème pilote le plus léger après moi faisait quand même 17 kg de plus. Ça commence fort… si la météo le permet, notre premier entraînement à Laurent et moi sera à l’Ascension à Saint-André, pendant notre séjour de prospection commerçants pour la B-STOF.

En rentrant de Saint-Pabu, nous achetons un magnum de cidre bio et des gavottes au caramel pour fêter tous ensemble la fin du stage. C’est ainsi que les Franciliens remercient Ouest Parapente et nos nouveaux copains bretons pour leur accueil et cette semaine ensemble.

Kenavo ! on se revoit en septembre ;-)

Laurence, avec Eric et Laurent

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